Activité B : Monter une initiative sur le Web social

Si je n’ai aucun problème à solliciter mon réseau dans le cadre d’un de mes travaux d’université, je ne me sens toutefois pas à l’aise de les solliciter dans le seul but de prouver une théorie sur l’achalandage. En effet, attirer l’attention de mes proches sur un enjeu qui m’apparaît important, c’est quelque chose que je fais déjà régulièrement. Mais utiliser ce réseau pour ensuite laisser tomber un projet (faute de temps) me paraît un manque de respect. J’ai donc décidé d’investiguer un sujet en lien avec le cours m’intriguant, soit les comportements sur les médias sociaux, tout en instituant d’avance une limite dans le temps, soit le temps d’un sondage.

Étant une utilisatrice assidue d’Internet et des médias sociaux, j’ai remarqué un changement d’attitude de la part des utilisateurs depuis le web 2.0, celui-ci ouvrant la porte toute grande à la possibilité de tout un chacun de pouvoir s’exprimer. Si on ne peut que vanter la démocratisation des outils de communication, on peut cependant observer une panoplie de dérives, allant de la publication en masse de fausses nouvelles à l’apparition des trolls. Michael Wesch l’a résumé ainsi dans son excellente dissertation en ligne intitulée An anthropological introduction to YouTube   : “When media change, human relations change”. (Wesch, 29 juillet 2008, http://mediatedcultures.net/youtube/an-anthropological-introduction-to-youtube-presented-at-the-library-of-congress/). Ainsi les rapports entre humains se modifient avec l’arrivée d’une nouvelle forme de communication. Ayant peu de temps pour préparer une étude approfondie sur le sujet, j’ai concentré ma recherche avec comme objectif de dresser un portrait sommaire des gens qui émettent des commentaires négatifs/critiques.

Grâce à un outil de sondage en ligne, j’ai réalisé une courte étude dont les résultats sont disponibles ici : https://complexus.video.blog/2019/08/25/etude-des-comportements-sur-les-medias-sociaux/

Bilan

Afin d’avoir des participants à mon sondage, j’ai utilisé deux médias sociaux auxquels je suis inscrite, soit Facebook et Twitter. Comme les études sur le sujet le prescrivent, j’ai publié un jour de semaine entre 8h et 15h.  J’y ai publié ce message :

Bonjour, je sollicite 3 minutes de votre précieux temps pour répondre à ce très court sondage anonyme sur vos pratiques dans les médias sociaux, pour un cours universitaire que je suis présentement. Je vous remercie chaleureusement et vous invite à cliquer ici :https://forms.gle/THs5prbSFdByZen68

Sur Twitter, j’ai publié de mon profil avec les mots-clés #SocialMedia #reseauxsociaux. Sur Facebook j’ai publié sur mon mur personnel (189 amis), sur 3 groupes dont je fais partie, soit Citoyens de Deux-Montagnes – Espace communautaire (1889 membres), Jardins et Plantes du Québec (35 076 membres) et Parents-étudiants de l’UdeM (994 membres). J’ai personnalisé mon texte d’introduction pour les deux derniers groupes :

Bonjour, je sais que ça ne concerne pas les plantes, mais comme j’assiste régulièrement à des prises de bec sur ce groupe, j’aimerais en savoir plus sur vos habitudes dans les médias sociaux par le biais de ce très court sondage (c’est pour un cours universitaire):https://forms.gle/THs5prbSFdByZen68

Bonjour les parents, j’ai un cours d’été et je sollicite 3 minutes de votre précieux temps pour répondre à ce très court sondage anonyme sur vos pratiques dans les médias sociaux…

Finalement, j’ai publié mon sondage sur le mur du groupe du cours INF6107. Dans ce groupe, j’ai eu un échange avec quelqu’un qui enseigne les réseaux sociaux au CEGEP. Je lui proposé de partager mon sondage dans son réseau, mais je n’ai pas eu de réponse à ce propos et j’ai remarqué qu’il ne l’a pas fait.

Utilisant Google Forms pour mon sondage, j’ai pu suivre la progression du nombre de réponses à chaque jour. Le premier jour j’ai eu 43 réponses au sondage, le deuxième je suis passée à 99. Le quatrième jour j’étais passée à mon total quasi final, soit 125 réponses. Au cours des 3 prochaines semaines vont se rajouter les 5 dernières réponses.

Sur Facebook, le nombre de Likes, de commentaires et de partages de ma publication m’ont indiqué comment se portait la popularité de ma publication. Ainsi j’ai pu constater qu’au jour 1 (22 juillet), quatre amis avaient partagé ma demande sur leur propre page, et qu’au dernier jour ce nombre était de huit. Avec un total de 12 likes et une vingtaine de commentaires.

Pour ce qui est de Twitter, j’ai pu aussi avoir accès à des statistiques concernant ma publication. Au premier jour on pouvait lire ceci :

Et au dernier :

Entre-temps (8 août), en voyant qu’un nombre très restreint d’utilisateur de Twitter cliquait sur mon sondage malgré une belle visibilité, j’ai retweeté ma publication originale en mentionnant qu’il s’agissait de 6 petites questions en tout.

Aussi, ayant mis un lien vers mon blogue pour inviter les participants à aller voir les résultats une fois le sondage terminé, j’ai pu examiner l’affluence.

Au début :

À la publication des résultats :

J’ai retenu deux facteurs qui ont influencé l’achalandage de mon cas; le temps et la relation. Quand la publication est fraîche, elle jouit d’une popularité instantanée. Tant qu’elle est relayée, elle reste d’actualité. Lorsque le dernier retweet ou partage est effectué, elle tombe dans l’oubli. Si on ne publie rien de subséquent quant à un projet, les gens ne retourneront pas sur le site.

Quant à la relation, je veux dire par là que le lien qui nous attache au public a une grande importance. Dans le cas qui nous occupe, l’émotion a été un facteur d’attention très puissant. Ce sont mes amis qui ont d’abord largement répondu au sondage. Sans vouloir diminuer leur intérêt pour le sujet, je sais qu’ils ont largement répondu pour me rendre service. Idem pour le groupe des parents étudiants, dont les membres ont été spontanément empathiques.

Pour ce qui est de ma piètre performance sur Twitter, plusieurs facteurs sont à prendre en compte. D’abord c’est un média que je ne connais pas très bien, ayant une inscription très récente. Comme je n’ai pas de photo qui m’identifie et pas encore de contacts, l’argument émotif est évincé. J’aurais eu avantage à élaborer un meilleur pitch de vente. Si j’étais plus active sur Twitter et sur mon blogue, ma réputation aurait aussi été un argument de vente.

Dans les tactiques pour un meilleur achalandage, il y a l’option de « Sponsoriser » offerte par Twitter. Aussi, d’après un article récent sur Arobasenet.com :

  1. Les Tweets avec vidéo attirent 10 fois plus d’engagement que les Tweets sans vidéo;
  2. Les Tweets avec des images attirent 150% plus de Retweets que les Tweets sans image;
  3. Les Tweets avec des images GIF attirent 55% plus d’engagement que les Tweets sans GIF. (Nguessan, M. 26 août 2019. https://www.arobasenet.com/2019/08/plus-d-engagement-tweet-avec-video-5632.html?m=1)

J’aurais donc eu avantage à pimper ma publication, ne m’adressant pas à un auditoire d’académiciens. En parlant d’auditoire académicien, j’ai clairement raté mon coup en n’allant pas solliciter cette population, que ce soit par des regroupements d’étudiants ou de professeurs. L’atteinte du bon public-cible est aussi un facteur de succès. D’ailleurs, je me suis rendu compte à la fin de mon parcours que je n’avais utilisé seulement que 2 médias sociaux plutôt que les 3 demandés. Mon réseau LinkedIn aurait certainement été un bon endroit pour recruter des participants.

Finalement, il ne faut pas négliger le fait français. Mon auditoire est indéniablement moins large si mes publications ne sont pas en anglais, qui est la langue qui prévaut sur internet.

À la fin de cette aventure, une question me chicote. Une grande majorité de femmes ont répondu à mon sondage. Est-ce la manière dont j’ai fait l’annonce ? Est-ce parce que les groupes à qui j’ai adressé la demande sont en majorités constitués de femmes ? Un sujet d’intérêt plus féminin (la façon dont les gens s’adressent la parole est-il une préoccupation plus féminine) ? Cette option est probablement intéressante, au vu des résultats du sondage qui stipule que 70% des gens qui ont l’habitude de faire des commentaires négatifs ou critiques (de une à cinq fois par semaine) sont des hommes. Et que pour ce qui est d’avoir déjà publié un commentaire volontairement provoquant, les hommes ont une nette prévalence de ce comportement avec un pourcentage de 31%, comparativement à 13% pour les femmes. Quoi qu’il en soit, c’est une donnée à prendre en considération selon le public-cible visé par une publication.

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